Fiac 2006, la force du Grand Palais

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Le grand retour de la Fiac

La 33ème édition de la FIAC a tenu ses promesses cette année en s’installant enfin au Grand Palais et à la Cour Carrée du Louvre du 26 au 30 octobre 2006.

Le Grand Palais

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Au début de l’’été le Grand Palais s’imposait à la Force de l’’art -je ne fais pas allusion au contenu- Cet automne c’est l’Art qui s’’impose avec force, somptueusement, dans ce Grand Palais. Très belle organisation des stands, la circulation était agréable, fluide et non labyrinthique -comme parfois, ce qui peut devenir un calvaire pour les gens qui n’ont absolument pas le sens de l’orientation..- Occupation complète de l’’espace, mais, en même temps l’oeœil pouvait balayer l’’ensemble d’un seul regard. Très agréable. Les traverses abritaient discrètement les sponsors et les nominés du prix Marcel Duchamp clik,
Le Galeriste Thaddaeus Ropac a donné le « la » du classicisme au Grand Palais, avec le seul Tony Cragg et 6 de ses sculptures monumentales, talent déjà confirmé et bien loin de ses années 80 bouillonnantes. Les galeries Jan Krugier et Landau proposaient aussi du lourd dans un bel écrin, Appel, Picasso, Basquiat, Matisse… Classique aussi et très attachante, une chèvre énorme de Dubuffet chez le londonien Waddington galleries. Les bons classiques sont indispensables pour une immersion en douceur dans le contemporain

Très beaux accrochages -deux- par l’oeœil exigeant de la galeriste parisienne Françoise Paviot, avec des photos noir et blancs toutes plus belles les unes que les autres. A regretter qu’’il n’y ait eu qu’elle de ce niveau en photos.

Bel ensemble aussi chez Xavier Hufkens -Belgique- avec une magnifique photo de Mapplelthorpe, une abstraction simple et superbe en noir et blanc (un dos nu avec les fesses en l’’air), puis une série de vidéos qui s’’enchaînaient malheureusement. Un écran par vidéo et par auteur aurait été le bienvenu- de Hans Op de Beeck avec l’’une « blender »qui montrait un carrousel qui tourne de plus en plus vite jusqu’à s’envoler. Quant aux « trois repas » de Hans Op de Beeck, que j’’avais tant appréciés au Salon londonien, Frieze, il est montré chez l’autrichien Krinzinger cette fois sur un très petit écran, ce qui est vraiment dommage. L’’art vidéo nécessiterait plus d’attention sur un salon comme la Fiac.

La galerie Continua nous présentait le nouveau travail de Pascale Marthine Tayou, toujours ces magnifiques et puissants masques africains de verre. A quand une exposition parisienne de ce magnifique artiste ?

Le londonien Lisson gallery était le seul à nous proposer une oeuvre de Tony Oursler, toujours une sphère/écran avec yeux mais inversés cette fois -l’oeœil gauche était à la place du droit-

L’’étonnant photographe Georges Rousse présentait un univers bleu outremer avec un carré blanc cette fois et non un rond, avec en plus une touche de couleur noire, chez le galeriste Genevois Guy Bärtschi.

Très belle découverte maintenant, chez la galerie française Almine Rech, les récentes sculptures de résine blanc laiteux de Don Brown, qui ne dépareraient pas au département sculptures du Louvre, si l’on y imaginait une suite contemporaine.. Élégante sculpture de 80cm de haut sur socle haut, représentant une jeune femme actuelle, simplement vêtue d’un tee shirt, culotte et sandales hautes avec un léger et gracieux déhanché. A la fois toute l’’Histoire de l’’art est incluse dans cette pièce et à la fois l’artiste va au-delà, une beauté diaphane à couper le souffle..très belle pièce.

Chez les français Zurcher, un très beau triptyque de l’’immense peintre, Marc Desgrandchamps et une belle pièce sculptée de chêne noire du chinois Wang Keping.

La galerie Nelson nous propose toujours un choix excellent, avec une très belle photo de Thomas Ruff à dominante vert, et un superbe grand format de Silvia Bächli, dont on se demande toujours par quelle magie la composition de simples traits gris peut être aussi belle. Ses compositions sont apaisantes.

A suivre chez Nicola Von Senger -suisse- le peintre Terry Rodgers qui présente là une grande huile sur toile au sujet chaud d’une scène porno « The fragrance of immortality ». Très étonnamment Matissienne dans la composition et la façon de traiter les personnages sur le même plan que le décor, ce qui transforme la toile en quelque chose de non impudique alors même que le sujet devrait nous transformer en voyeur, c’est tout à fait regardable et pas mal du tout.

La galerie française Daniel Templon regorgeait d’oeuvres, une façon de fêter ses quarante ans d’’existence probablement, alors bon anniversaire ! à noter le renouvellement de Philippe Cognée dont les toiles -à la cire- prennent une belle respiration.

A noter l’absence remarquée ou très confidentielle -–chez Greve- de l’admirable sculpteur Louise Bourgeois, allons nous attendre sa mort pour fêter son génie ? idem pour l’’immense Richard Serra, pas même une plaque quelque part…

Le magnifique peintre Claude Viallat, annoncé chez quatre galeristes, n’est visible que chez la galerie Jean Fournier, dommage.

Chez le parisien Jérôme de Noirmont, l’admirable Fabrice Hyber, toujours aussi éclectique, nous propose une « Babel » huile sur toile grand format.

Un bel éclat de rire chez le parisien Kamel Mennour qui nous montrait les photos de Robin Rhode et sa vidéo : un homme dessine un profil de voiture grandeur nature, et se transforme en voleur de son objet dessiné. Mais surtout très belle photo d’un palais en ruine au milieu de nulle part de l’artiste Zineb Sedira.
A souligner le remarquable accrochage du galeriste londonien The Mayor Gallery -à regarder de la gauche vers la droite- qui nous proposait un résumé de toute l’évolution de l’abstraction, avec une mention toute spéciale pour un très petit collage de Kurt Schwitters, sans doute la plus belle œuvre du salon dans la catégorie classique.

Le parisien et New Yorkais Yvon Lambert nous proposait une toile, sorte de meli-melo du processus créatif tout à fait intéressante de Bertrand Lavier : une toile grand format imprimée d’’une photo représentant des coups de pinceaux eux-mêmes agrandis. Le titre « avenue Montaigne », tout un programme… en revanche un Bertrand Lavier décevant chez le Galeriste de Cologne Kewening.

Très belles présentations de l’’art construit, de l’’art cinétique chez la Galeriste Denise René et la Galerie Lahumière, qui se faisaient face.

LA COUR CARREE DU LOUVRE

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Sur le papier, La Cour Carrée représentait la scène artistique émergente, tant galeries qu’artistes. Dans la réalité cela n’a pas toujours été vrai et l’’on ne comprend pas toujours la présence de l’’une ou l’autre galerie ici ou là.. Et puis la partie design, cette année, brouillait cette intention. Le design a tendance à ramener l’esprit sur le seul versant pratique et usuel de l’art, antinomique avec l’’envolée souvent étonnante de l’art très contemporain quand il est réussi. A la fois cela dessert le design qui, en soi est très créatif et innovant, et qui du coup par cette cohabitation apparaît classique ou décalé alors qu’il n’en est rien si l’on regarde les seules éditions, par exemple, de la galerie Italienne. Et soyons clairs le seul Design mériterait une Cour Carrée bis à lui seul…

Oui en effet l’’envolée de l’’art très contemporain peut aller loin si l’’on regarde l’oeuvre étrange de l’’incroyable Julius Popp chez le galeriste Jocelyn Wolff, une machine qui projette dans un tuyau fin transparent du liquide rouge sang et translucide. Le tout circule de façon aléatoire sur quelques mètres et est filmé puis reproduit sur écran en noir et blanc. Difficile de décrire l’’impression étrange qui se dégage de cette chose complètement artificielle, vivante, mais il se passe quelque chose c’est indéniable.

Chez la galerie Belge Nadja Vilenne, un très bel apperçu du travail de la japonaise Suchan Kinoshita qui proposait un ensemble composé d’’un métronome et d’une lampe brisée avec le verre opaque éparpillé sur le sol. Très belle représentation de l’’implosion qui peut se passer parfois en nous..

L’’artiste Matt Bryan -–travail sur papier journal et gomme- grandit avec une galerie supplémentaire, le hollandais van Zomeren, A suivre toujours. L’’artiste Jan Kopp, montrait de très beaux petits collages chez Maisonneuve.

A saluer la présence la galerie Sollertis de Toulouse. Je ne peux pas croire qu’’il n’’y ait qu’elle de valable dans le reste de la France. Lyon, Marseille, Grenoble, Bordeaux, où êtes-vous ? intégrer de bonnes galeries de “province” attireraient un flux de collectionneurs potentiels de “province”, qui sont plus spacieusement logés et achètent plus volontiers de plus grosses pièces.

Poursuivons…Trois magnifiques photos de vues urbaines colorées de Stéphane Couturier très beau chez Polaris -–Paris- Les délires virtuels de Studer et Van Den Berg avec le site « vuedesalpes.com » continue grâce à la galerie bâloise Nicolas Krupp.

Pierre Bismuth montrait sa série de ““Following the right hand of Marilyn Monroe”” -photos sur laquelle est retranscrite la gestuelle de la main droite de l’actrice créant une barrière, un voile protecteur avec l’’interlocuteur- chez les galeristes parisiens Cosmic

Parti pris résolument vidéo chez le belge Paolo Boselli avec de petits films intéressants. La seule galerie à faire cela mais elle manquait de place, de cabines isolées, pour nous permettre de nous immerger.

L’art vidéo ne semble pas décoller dans le in, problème avec les copies possibles -films trop longs- en tous les cas elle était mal montrée ce qui ne va pas améliorer l’’envie de la voir et de l’avoir.. Absence aussi remarquée de l’Art Numérique alors qu’’il y a de vrais talents dans ce domaine. Et vide sidéral du côté des éditeurs qui ont complètement disparus du circuit.. alors que tout le monde sait qu’’un nombre non négligeable de Collections ont commencé par l’achat d’’une oeuvre en édition limitée.

L’absence de l’Art numérique, l’absence évidente de pièces monumentales comme on peut en voir dans Untitled à Bâle, l’absence des éditeurs d’art, le design insuffisamment représenté, et l’’art Vidéo mal présenté, l’absence de galeries et collectionneurs de province, tous ces éléments ne peuvent que pousser les organisateurs, ou d’autres, à se déployer plus largement encore dans tout Paris. La nécessité cette année de diviser la Foire, qui a été vécue comme une punition et/ou comme une exclusion pour certains est une aubaine à saisir. C’est la phase embryonnaire de ce qui pourrait être l’un des plus beaux salons au monde si, pour la suite, on multipliait les lieux. Un sorte d’Exposition Universelle version business…

C’est ce qu’’ont compris les organisateurs/galeristes de -clik pour voir- Show off, Diva et Slick

Diva vous pouvez cliquez directement sur les noms des galeries dans le texte, pour voir leurs artistes

La bien nommée… Excellentes galeries comme la galerie Elga Wimmer de New York qui présente les étonnantes « nature morte » de Olga Kisseleva, la galerie de Boulogne Isabelle Gounot avec un artiste, Dominique Angel qui désorganise la sculpture, à suivre.

On attend la prochaine saison avec impatience.

Slick

pas le temps, j’ai fait l’impasse…mais allez sans tarder voir leur site..promis j’y vais l’année prochaine : Slick

Show off

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Très bon emplacement -–Espace Pierre Cardin, non loin du Grand Palais- et très bonne tenue pour ce premier salon off des non retenus de la Fiac pour manque de place et qui ont décidé de se prendre en charge. La scène Européenne était principalement représentée -21 galeries sur 28-.

Superbe parti pris de montrer un jeune talent émergent, l’étonnant Jérôme Fortin. L’esprit de leur maître à tous Duchamp est là mais l’élève est sur le point de dépasser le maître. Chez le galeriste Canadien Pierre-François Ouellette

De très beaux cartons peints de Guido Bagini, chez l’italien The Flat Massimo Carasi. Très bel accrochage aussi chez Baudoin Lebon qui a choisi de montrer les seules magnifiques sphères tremblantes convexes/concaves en acier de Vladimir Skoda. Ambiance pop art chez la galeriste française Magda Danysz.

Au premier, magnifiques et frêles sculptures de fers qui sortent du mur (ou rentrent) de Amy Rahtbone à la galerie New Yorkaise Priska C.Juschka Fine Art

Tous ont renouvelé leur accrochage le samedi, preuve d’’une bonne dynamique. Beatrice Chassepot, Paris, le 4 novembre 2006

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