Portrait of L.A Gallerists: Louis Stern, une figure du monde de l’art de Los Angeles

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Portrait de l’une des plus intéressants galeristes Franco/Américain de Los Angeles

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Louis Stern* est l’une des ces personnalités rares dans la communauté du monde de l’art de Los Angeles.

Lorsque vous interrogez des professionnels de l’art, galeristes comme artistes, la simple évocation de son nom engendre un sourire respectueux avec deux qualificatifs qui suivent tout de suite « adorable et très grand galeriste ».

A vrai dire, Louis Stern ne se souvient pas d’avoir jamais fait ses premiers pas dans l’art, il est tombé dedans quand il était petit. En effet, son père, Frédéric, qui est marchand de tableaux à Casablanca au Maroc poursuit son activité en se spécialisant dans les petits maîtres du 19ème français et l’Ecole de Paris des années 50/60, lorsqu’ils s’installent en 1956 à Los Angeles.

Après des études de droit, Louis fait un court passage dans le négoce de vins, métier qu’il abandonne rapidement jugeant que « les acheteurs sont plus passionnés par les rapports de leur achat que par la cuisse ou la rondeur du vin ». Il préfère rejoindre la galerie paternelle et y exerce son œil pour la première fois de manière professionnelle. Il poursuit ensuite en travaillant pour la galerie Wally Findlay de Beverly Hills spécialiste alors de l’impressionnisme et de l’Ecole de Paris. En 1982, il prend son envol et travaille simultanément en collaboration avec deux galeries, l’une à Londres, l’autre à Paris mais préfère se recentrer sur Los Angeles car dit-il « C’est un business très personnel, les gens viennent vers vous, pour votre goût, ce n’est pas comme lorsqu’on achète un paquet de cacahuètes »

C’est enfin en 1988 qu’il crée sa propre galerie tout d’abord dans la très chic Brighton Way de Beverly Hills, mais, trois ans plus tard, après s’être vu offrir le genre « d’offre que l’on ne peut pas refuser » il vend volontiers et se déplace sur Melrose Avenue dans West Hollywood, qui devient alors le « the place to be » de l’art. Son frère, Georges, galeriste lui aussi, mais spécialisé dans l’impressionnisme californien ou « Plein air » s’installe en face pendant que son cadet Jean prend la direction du Musée d’Irvine à Orange County, au sud de Los Angeles County.

Dès l’ouverture de Melrose il se spécialise dans les Modernes et les Impressionnistes avec des expositions marquantes comme un solo show de Matisse ou des expositions thématiques comme « Surrealism and Outsider Art » ou d’Art Brut. Au fil des années il élargit le programme à l’art Latino Américain. On se souvient de la rétrospective en 1992 au Musée National d’Art à Mexico City sur l’un de ses artistes mexicains Alfredo Ramos Martinez (1871-1946).

Loin de se laisser aller à la douceur d’un ronron qu’il aurait mérité, il continue aujourd’hui de défendre ses peintres abstraits du « Southern California Hard Edge » en participant à l’automne prochain à une grande exposition organisée par le Getty Museum intitulée « Pacific Standard Time ? Art in Los Angeles 1945 ? 1980 »

Interrogé sur le rayonnement actuel de Los Angeles il n’hésite pas à répondre  « Los Angeles est à mon sens devenu probablement l’endroit le plus créatif du monde. De nombreux artistes du monde entier qui s’y installent pour travailler. Comme le marché de l’art s’est également élargi aux investisseurs d’art qui se dirigent vers l’art contemporain, Los Angeles a la capacité de répondre pleinement à la demande qui est mondiale et plus importante, ce qui fait d’elle la plaque tournante du Marché de l’Art. De plus Los Angeles est une ville qui héberge plusieurs collections très importantes et très belles, aussi bien publiques que privées. Alors que pendant très longtemps ces collectionneurs achetaient sur la côte Est ou à l’extérieur, je trouve que maintenant ils achètent plus volontiers ici.

Enfin, interrogé sur les conseils qu’il pourrait donner à un jeune galeriste qui s’installe à Los Angeles il répond avec sourire « beaucoup de courage ! » puis ajoute « je crois qu’aujourd’hui face à la compétition, c’est important d’être bien soutenu financièrement, beaucoup plus qu’avant. Et puis Los Angeles est très particulière.  Elle est comme un labyrinthe qu’il faut bien prendre le temps de connaitre pour finir par y être adopté. Mais je dirais qu’il faut aussi ne pas avoir peur de montrer des esthétiques différentes des autres, affirmer son goût, sa sensibilité. C’est véritablement la seule question du goût et la manière dont vous le défendez qui vous fait grandir ou tomber.

Deux jours après cette interview, l’insatiable galeriste s’envolait contre vents et marées, en dépit d’un change très défavorable et d’une situation économique mondiale qui enchaîne les crises, pour le salon ART Paris, au Grand Palais, afin d’y défendre « ses » peintres du sud de la Californie liés au Hard Edge en qui il croit plus que jamais. Une passion qui dure depuis cinquante ans et lui donne le meilleur, un sentiment d’éternité.

Beatrice Chassepot
Los Angeles, propos recueillis le 24 mars 2011

 

Louis Stern Fine Arts
9002 Melrose Avenue
Los Angeles, CA 90069-5610
(310) 276-0147
Ouvert de 10am à 6pm du Mardi au Vendredi  Tue-Fri et de 11am à 5pm les samedis

 

*Mr. Stern is on the Board of Directors of the Fine Art Dealers Association (FADA); the Art Dealers Association of California, Vice-President 1990-1991; International Foundation for Art Research, New York; Archives of American Art (Smithsonian Institute, Washington, D.C.; and a founding member of the Photographic Arts Council at LACMA. He is also on the advisory board of Gallery 825/Los Angeles Art Association and is listed in Who’s Who In America Art. He has spoken to numerous groups and assemblies regarding buying, selling and collecting important Impressionist and Modern works of art. In 2007, he was decorated by the French government as a Chevalier in the Ordre national de la Legion d’Honneur.

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