Laurent Pariente au Musée Bourdelle, Paris

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2006 sans titre 183 x 183 courtesy galerie Frank Elbaz
Juliette Laffon, directrice du Musée Bourdelle, poursuit une aventure tout à fait originale. Elle propose à des artistes vivants de relever le défi incroyable d’exposer au sein même de l’oeuvre imposante du sculpteur Bourdelle. Les artistes ne sont jamais choisis au hasard. Elle a le talent de trouver celui qui sait investir le lieu et établir un réel échange entre son travail et l’oeuvre sculptée de Bourdelle. Après Felice Varini, elle a proposé à Laurent Pariente d’occuper le lieu.
Le parcours débute par une série de plaques en aluminium peintes uniformément en vert, ou bleu et gravées à la pointe sèche de lignes courbes, à la limite de la saturation. En apparence donc un entrelacs de courbes désordonnées. Tout l’intérêt de l’oeuvre est justement de ne pas en rester à cette première vision. Ce serait trop simple, ce grand format, ce systématisme indiquent des pistes de réflexion.
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Effectivement, prenez le temps de regarder de face, le bleu -par exemple- n’a pas la même couleur selon la densité des courbes gravées, idem si vous bougez lentement sur les côtés. Mais ce n’est pas tout, plus vous contemplez l’oeuvre, plus les plans apparaissent de plus en plus nombreux. La profondeur est proportionnelle au temps que vous voulez bien consacrer à l’oeuvre. La couleur vibre, l’oeuvre vit c’est indéniable. Autrement dit la qualité de l’oeuvre dépend de la qualité de votre regard, très intéressant cette relation à l’oeuvre.
Le matériau des plaques suivantes, en laiton ou cuivre rajoute une dimension mystique équivalente aux peintures du moyen âge.
Puis on pénètre dans un couloir : la galerie de portraits avec des papiers de petit format, et les mêmes entrelacs de mine de plomb plus ou moins gris, sur papier blanc.
On est dans un premier temps désorienté, à la recherche des vibrations internes que l’on avait fini par comprendre et aimer dans les salles précédentes. Puis on s’approprie l’oeuvre peu à peu et l’on découvre à l’intérieur de chaque dessin, un portrait humain en volume. Mais comment fait-il ? le procédé est le même, une gestuelle forte et précise. Et pourtant, nichée au fond du dessin apparaît une tête en volume. “c’est de l’intérieur que le volume se dessine, vous êtes immergé dedans” nous dit Laurent Pariente. Celui qui a dessiné un peu comprend les heures de travail nécessaires pour en arriver là à ce volume, à cette simplicité d’écriture tellement libre.
Puis comme l’artiste aime s’amuser avec nous il continue de nous déstabiliser et nous emmène un peu plus loin encore dans sa réflexion – le cheminement de l’expo est à ce sens parfait – Nous pénétrons pour ainsi dire dans sa tête, son processus créatif en trois dimensions cette fois.
Il s’agit de ses recherches de dédales faits de murs laiteux enduits de craie dans lesquels nous nous perdons pour rencontrer ci et là quelques bustes de Bourdelle. Analogie directe avec les papiers précédents où l’oeil, après quelques errances, rencontre un tête…
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Vous l’aurez compris, c’était une expo à ne pas rater

Beatrice Chassepot, Paris septembre 2006

pour poursuivre avec l’artiste consultez son site, et pour l’acheter clik sur la galerie Frank Elbaz – Paris
Laurent Pariente vit travaille depuis maintenant cinq années à New York.

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