Le mois de la Photo à Paris -2006-

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La Biennale Européenne du MOIS DE LA PHOTO
s’est installée dans sept capitales :
Vienne clik, Berlin clik, Bratislava clik, Luxembourg clik, Moscou clik, Rome clik

et Paris clik

Pour ne citer que Paris, ce Mois de la Photo en novembre, couplé aux rencontres d’Arles du mois de juillet, font de la France un des hauts lieux de déploiement de la Photographie mondiale.

Il s’agissait d’une niche dans l’Art contemporain et, par le fait des lieux multiples et d’une installation confortable dans le temps -–un mois- spécialistes et amateurs peuvent prendre le temps de découvrir un Art, à part entière, complexe et pluriel.

La multiplicité des lieux permet d’explorer ce medium au pluriel par des publics spécialisés :

 

Pour exemple, la Maison européenne de la photographie clik a opté pour deux thématiques précises qui s’adressaient à un public précis : L’histoire de la vie d’une photo, la fourchette de Kertësz, qui devint progressivement culte grâce à divers articles, journaux spécialisés, expositions etc..… et l’élaboration du magazine VU avec ses différentes compositions, mises en page etc..

 

Pas moins de soixante quatre galeries ( clik pour le programme)  exposent les différentes possibilités de la photo : photomontages, photo-reportage, photo vintage, photographie publicitaire, photographie humaniste, photojournalisme, photos de réalités, photos d’art etc.. Les catégories sont nombreuses et leurs thématiques encore plus, la guerre, l’environnement, le nu, le portrait, l’abstraction, le paysage etc…etc..

Et puis aussi un moment phare de ce mois

le Salon Paris Photo 2006 au Carousel du Louvre -16, 19 novembre- :

Là, toutes les catégories, tous les genres cités plus haut se retrouvent avec cependant une plus large part réservée à la photographie d’art, vintage ou contemporaine destinées à un public de collectionneurs ou d’apprentis collectionneurs.

Lieu idéal de comparaison aussi bien esthétique que marché, dans ce salon l’oeil est obligé de “travailler” vite. Je suis allée cette fois dans le salon avec l’idée de délaisser les vintages, qui sont “forcément sublimes” pour “m’attaquer” à la notion du sujet chez les plus contemporains…

Une fois éclusés en effet des sujets récurrents en photo -sortes de passages incontournables chez certains photographes- comme le nu, le portrait, le paysage ou le reflet, on s’aperçoit que le sujet neuf, créatif, jamais vu, est rare.

Un artiste a retenu mon attention dans ce domaine du jamais vu c’est le macédonien Robert Gligorov chez le Milanais B&D 

Gold Fishes
Robert Gligorov – Gold Fishes

 

Les sujets sont difficiles, crus mais l’artiste exploite toutes les possibilités du médium photo en l’occurrence dans ses aspects les plus extrêmes. Les codes de la photos sont tous là : une image immédiatement reconnaissable, décryptable, un format, un code couleur, un montage, une composition élaborée -non la simple photographie d’une performance-. L’artiste utilise tous les moyens de la photo pour nous proposer un genre étrange qui, pour une fois, n’a rien à voir ni de près ni de loin avec la peinture. C’est en effet le reproche que je ferai à certaines magnifiques photos, c’est d’emprunter des sujets déjà traités par la peinture, bou plutôt de traiter des sujets à la façon des peintres. Et pour qui aime et connaît la peinture, on sait qu’il est plus facile d’aller plus loin en peinture dans certains sujets qu’avec le medium photo.
Bref Gligorov, un nom à retenir

 

Dans cette catégorie “hors catégorie” autre nom, mais plus connu celui-ci, Anselm Kieffer qui est présenté chez l’allemand Daniel Blau clik : trois photos noir et blanc, format moyen, représentant chacune une pièce à l’éclairage à la fois poudré et lumineux, au milieu de cette pièce, de la terre sur le sol, des champignons et des cordes au milieu qui donnent une dynamique verticale indescriptible et peut-être encore plus mystérieux et profond que ses toiles..la photo apporte une distance avec l’oeuvre…d’une beauté incroyable donnant envie de contempler trois heures durant pour comprendre.


Poursuivons avec deux beaux accrochages de galeries Espagnoles :

la Galerie Max Estrella de Madrid clik qui nous présente un long format de 3.25m de Dionisio Gonzalez -ci-dessus- représentant un assemblage de favelas joyeux et coloré le long d’une rue et une femme sur la gauche qui s’apprête à marcher le long de ces taudis, très belle symboliques, interprétations multiples.

 

Un autre genre, les photos verticales noir et gris -à gauche- représentations abstraites de murs et blocs de pierre, simple et calme, très beau “light walls” de Aitor Ortiz.

 

 

 

 

 

 

Une autre galerie madrilène Galeria Juana de Aizpuru clik, nous régale avec les exigeants et frontaux portraits de Pierre Gonnord

 

 

et une très belle femme enceinte avec la main droite sur sa tête de Alberto Garcia Alix la main ici est au moins aussi forte que celles des dessins de l’admirable Ingres.

 

 

 

 

Portraits encore les toujours étranges portraits d’enfants aux fausses proportions,
de Loretta Lux, et ceux de Alex ten Napel chez le hollandais Tonpeek clik.

 

La galerie hollandaise, Flatland Gallery clik, nous proposait quant à elle un sujet intéressant : des portraits en pied ou bustes d’enfants noirs dans un paysage de feuillages vert acidulé, de Ruud van Empel, ambiance douanier Rousseau. nouveau.

 

Pour les paysages, la palme revenait aux Galeries Nordiques avec notamment la Galleria Heino -Finland- clik qui montrait les sublimes paysages laiteux en grand format, de Axel Antas -ci-dessus- apaisant.

Les vues de plage de Massimo Vitali étaient montrées aussi dans de nombreuses galeries.

De très bonnes Stéphane Couturier chez le hollandais van Kranendonk clik.

 

Paysages toujours, la galerie Baudoin Lebon clik nous en proposait quatre petits formats de Byong Hun Min, avec une belle respiration et de multiple variations de gris.

 

 

 

 

Très belle immersion photo cette année encore, même si Le sujet -quoi montrer- reste une difficulté majeure pour la plupart des photographes, et rédhibitoire chez certains. Transcender la simple représentation, la composition, sont des questions à se poser d’urgence pour prendre la relève des grands comme Lee Friedlandler, Sugimoto ou Mapplethorpe…béatrice chassepot – Paris – novembre 2006

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